Les réserves financières du Qatar ont atteint en novembre un record, à 46,5 milliards de dollars, et devraient continuer à augmenter en dépit de la chute des prix du pétrole, selon des statistiques de la Qatar National Bank (QNB).
Ce montant est supérieur de 7 milliards de dollars à celui de novembre 2013, ajoute la QNB. Dans son bulletin mensuel, cette banque, la plus importante de l’émirat gazier, dit s’attendre à ce que le niveau des réserves batte un nouveau record en 2015 et à ce que l’économie du Qatar continue de croître sur les 12 prochains mois, alors qu’elle se diversifie.
« La croissance devrait s’accélérer en 2015 avec la mise en chantier d’importants projets d’infrastructure et l’afflux d’expatriés, qui feront que le secteur non-pétrolier continuera à avoir une croissance à deux chiffres », écrit la banque.
La population du Qatar, incluant les étrangers, a augmenté de plus de 9% en 2013 pour atteindre 2,24 millions de personnes.
Selon cette banque, la croissance est dynamisée par les nombreux projets exécutés pour le Mondial de football de 2022.
Le Qatar publie les prévisions économiques 2015 – 2016. Ce qui permettra au cours des prochains mois de vérifier la crédibilité non seulement des services du ministère des finances mais aussi des plus hautes autorités du Qatar.
Deux bonnes années en perspective
L’Arabie saoudite, premier pays exportateur mondial de pétrole, aurait pris en compte, la dégringolade des cours du brut en prévoyant un déficit important pour son budget 2015, tout en continuant à augmenter ses dépenses. Simultanément le Qatar annonçait qu’il n’y aura aucun déficit et qu’en outre sa croissance allait augmenter sur les deux prochaines années.
Les prévisions économiques du Qatar pour 2015 et 2016 sont-elles fiables ?
En tout cas elles sont publiées , ce qui permettra au cours des prochains mois de vérifier la crédibilité non seulement des services du ministère des finances et celui de la planification mais aussi des plus hautes autorités du Qatar.
La communication « positive » du Qatar repose sur des éléments tangibles comme l’accélération des travaux d’infrastructures. Sur ce sujet en tant que donneur d’ordres, nonobstant les éternels retards, le Qatar peut peser sur sa croissance sur la période 2015-2016 et sans doute quelques années de plus. Mais sur le développement global du secteur hors hydrocarbures, la fiabilité des prévisions est moins convaincante . Plus surprenant encore est la maîtrise de l’inflation, alors que tous les ingrédients sont en place pour qu’elle évolue fortement.
Dans la plupart des pays, il existe des organismes indépendants, pour vérifier la véracité des chiffres gouvernementaux, or ce n’est pas le cas au Qatar. Celui qui viendrait contrarier la communication « officielle » pourrait se retrouver en prison rapidement pour « fausses informations ».
Un panel de plusieurs banques est moins optimiste en matière de croissance que les autorités qataries. Nous attendons les conclusions du FMI, qui observe régulièrement les données réelles et les perspectives économiques du Qatar, qu’il situe dans le contexte international, pour nous forger une véritable opinion sur la fiabilité de ces prévisions.